dimanche 22 décembre 2013

5. albin se livre (supplément de noël sponsorisé)




avertissement

Dans son blog, Albin journalier publiait le dimanche une manière de supplément, Albin dimanche, dans lequel il adaptait textes ou citations d'auteurs recherchés, morts ou vifs.

Albin irrégulier, qui fait rien qu'à copier, reprend le procédé. Histoire de revenir, l'air de rien, sur son petit bouquin.



5.1. se livre par les mots d'avant

Je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple, et dont l'exécution n'aura point d'imitateur. Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature; et cet homme, ce sera moi.
Moi seul. Je sens mon cœur, et je connais les hommes. Je ne suis fait comme aucun de ceux que j'ai vus; j'ose croire n'être fait comme aucun de ceux qui existent. Si je ne vaux pas mieux, au moins je suis autre. Si la nature a bien ou mal fait de briser le moule dans lequel elle m'a jeté, c'est ce dont on ne peut juger qu'après m'avoir lu.
Que la trompette du jugement dernier sonne quand elle voudra, je viendrai, ce livre à la main, me présenter devant le souverain juge. Je dirai hautement : « Voilà ce que j'ai fait, ce que j'ai pensé, ce que je fus. J'ai dit le bien et le mal avec la même franchise. Je n'ai rien tu de mauvais, rien ajouté de bon; et s'il m'est arrivé d'employer quelque ornement indifférent, ce n'a jamais été que pour remplir un vide occasionné par mon défaut de mémoire. J'ai pu supposer vrai ce que je savais avoir pu l'être, jamais ce que je savais être faux. Je me suis montré tel que je fus : méprisable et vil quand je l'ai été; bon, généreux, sublime, quand je l'ai été : j'ai dévoilé mon intérieur tel que tu l'as vu toi-même. Être éternel, rassemble autour de moi l'innombrable foule de mes semblables; qu'ils écoutent mes confessions, qu'ils gémissent de mes indignités, qu'ils rougissent de mes misères. Que chacun d'eux découvre à son tour son cœur au pied de ton trône avec la même sincérité, et puis qu'un seul te dise, s'il l'ose : Je fus meilleur que cet homme-là.
                                                                                                                                     Albin R.


5.2. se livre avec des mots anciens
 
C'est ici un livre de bonne foi, lecteur. Il t'avertit, dés l'entrée, que je ne m'y suis proposé aucune fin, que domestique et privée. Je n'y ai eu nulle considération de ton service, ni de ma gloire. Mes forces ne sont pas capables d'un tel dessein. Je l'ai voué à la commodité particulière de mes parents et amis : à ce que m'ayant perdu (ce qu'ils ont à faire bientôt) ils y puissent retrouver aucuns traits de mes conditions et humeurs, et que par ce moyen ils nourrissent, plus altiére et plus vive, la connaissance qu'ils ont eue de moi. Si c'eût été pour rechercher la faveur du monde, je me fusse mieux paré et me présenterais en une marche étudiée. Je veux qu'on m'y voie en ma façon simple, naturelle et ordinaire, sans contention et artifice : car c'est moi que je peins. Mes défauts s'y liront au vif, et ma forme naïve, autant que la révérence publique me l'a permis. Que si j'eusse été entre ces nations qu'on dit vivre encore sous la douce liberté des premières lois de nature, je t'assure que je m'y fusse très volontiers peint tout entier, et tout nu. Ainsi, lecteur, je suis moi-même la matière de mon livre : ce n'est pas raison que tu emploies ton loisir en un sujet si frivole et si vain. Adieu donc.
                                                                                                                                   Albin de M.



1 commentaire:

  1. petit bouquin, petit bouquin, il y en a qui pour moins que ça portent des chapeaux de sorcière et dédicacent à tour de bras un jour la fnac un autre jour la fnac et ça tous les jours vu que maintenant il n'y a plus de virgin, alors tous les jours à la fnac qui a permis à la france de ne plus promotionner que les chapeaux de sorcières, les philosophes qui perdent pas leurs cheveux sinon ça se verrait sur le col blanc de leur chemises et Laurent Ruquier qui, j'en suis certain, ferait les têtes de gondole s'il lui prenait l'envie de prendre un mac pour recopier le bouquin des autres, on est à cette époque-là de la fnac, de la télé qui vante le vide et se bidonne aux jeux de mots à la mord moi le noeud, aux vannes éculées et de préférence vous voyez où je veux en venir car moi pas, me sens seul, déjà vu mon poids, ça fait plus rire personne quand je me dis que je fais partie des dinosaures à écrire à ma Françoise, chaque semaine, sur du papier et à coller des timbres avec ma langue parce que les autocollants c'est tout juste bon pour envoyer les chèques à l'urssaf non pas que l'urssaf ne mérite pas de considérations esthétiques mais je suppose que ce sont des machines qui ouvrent les enveloppes et le jour où l'on verra une machine sensible à la gravure, on aura depuis longtemps oublié les chapeaux de sorcière, les livres à la guimauve quoique Françoise elle aime ça Bobin, trouve que c'est bien écrit, on se fâche pas parce que depuis le temps qu'on se connait mais franchement se gratter le ventre à point là, dinosaure à plus pouvoir regarder ici, ailleurs que dans mes livres pour me sentir exister parce que la fnac, la télé, tout ça, ça me renvoie des images qui certes ne m'effraient pas j'ai passé l'âge d'avoir peur des sorcières mais me laissent désespéré, à même plus pouvoir sourire, à me rappeler mes artistes d'avant, ceux qui avaient du talent, une voix, des mots pour le dire, pauvre Patrick décidément heureusement qu'un jour il est tombé sur Albin, lui un chapeau de sorcière je suis sur qu'il en mettrait pas, même pour aller à la fnac.

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