jeudi 12 décembre 2013

2. remettre albin machine en route

2.1. quête
lucidité, distance, légèreté, humour, sens des nuances, cette écriture en demi-teintes et l'à-propos... albin les a cherchés, çà et là, pour se distraire de son absence, longtemps les a cherchés en vain 
ah comme il se sera cruellement manqué !

2.2. fatum 
albin ne pouvait pas ne pas revenir, il n'avait pas le choix, c'était une fatalité, une fatalité... 

2.3. chute
comme il est dit un peu plus haut, lui revenu tout chamboulé de sa métamorphose en livre, réintégrant albin irrégulier, l'albin nouveau du papier chu
chutes d'albin 
gribouillis d'irrégulier...
  
papier, livre, liber, des feuilles et des feuilles encore et toujours et lui qui en émerge... 
albin descend de l'arbre 
l'a-t-il bien descendu ? 
(dans la chute aura perdu sa majuscule.)
 
2.4. deus ex machina 
le mouvement régulier, elle qui descend, remonte et virevolte, redescend, albin baba la boit des yeux de la baie du bureau de son septième douillet
le mouvement régulier le fascine, le fascine, le fascine
cette perfection mécanique, albin journalier l'admirait
à contempler la graine ailée, à l'instar de l'artiste il se rêvait machine
 
se rêver machine est une chose ; descendre des cintres au moment ad hoc, ça...
les aura-t-il bien descendus ? 

2.5. régulièrement imprévisible
le mouvement régulier, ah comme il le badait, régulier, régulier 
et se rêvait machine, régulier, régulier
et puis voilà qu'il se revient irrégulier...

2.6. régulièrement irrégulier
l'irrégularité d'albin : cette métamorphose tout à trac en révolté de pacotille
sa régularité : ce va-et-vient de la stricte observance à la saute d'humeur
                           de l'harmonieuse répétition au romantisme du roquet
                                  du pur anonymat de la règle à la sottise de qui se prend pour soi

2.7. se doubler/se dépasser
se rappelle Chamfort, ses regrets au temps mis à comprendre, admettre enfin qu'il était d'entre tous le meilleur, et se demande : 
en double irrégulier sera-t-il meilleur ?
meilleur que ce meilleur qu'il fut ?

2.8. de rouille et de mots  
tout ça c'est pas tout : mots grippés, ponctuation molle...  
un redémarrage hésitant... 
laborieusement remettre albin machine en marche 

                                                                                                                  (à suivre...) 



1 commentaire:

  1. des fois c'est vrai, on se demande si tout ça va repartir et ça repart quand même quoiqu'au dernier contrôle technique, on a bien senti que ça ne durerait plus une éternité au vu de la liste des choses à remplacer, des amortisseurs, des tambours, des mâchoires, un inventaire à deux fois le prix de la voiture, même des choses dont on ne savait pas qu'elles entraient dans la composition d'une carrosserie mais c'est à ce prix, au prix d'un attachement irraisonné que ça repartira de la maison à la gare, de la gare à la maison, des fois mais c'est exceptionnel à la jardinerie parce que, pour y ranger le sapin de noël, y'a pas à dire elle est plus pratique habituée qu'elle est aux mêmes routes, aux mêmes trajets, aux mêmes places, docile, étonnante et toute jaune, une vieille voiture qui doit bien aimer Jacky comme moi Albin d'un amour pas convenu, pas banal, virtuel à la différence que le mien ne sent pas l'essence ni l'encre d'ailleurs ce que je regrette quand je vois mon meisterstrück tout séché et Françoise qui préfère que notre correspondance passe par le clavier plutôt que par la plume parce qu'il paraîtrait que je fais les 1 comme des 9, que mes "u" sont pareils à mes "m", mes "n", que le tout mis ensemble ne se comprend plus, on vieillit et c'est pas les verres progressifs qui nous aident, des vertiges à n'en plus finir si bien que Jacky tire tire sur ses bras les rêvant pareillement proportionnés à ceux du chimpanzé, notre correspondance qui subit les outrages de la poste avec ses timbres autocollants, ses flammes qui ont disparu sans crier gare et l'on ne sait plus maintenant si la lettre vient de Tours où elle est allée s'acheter le cahier de Charles Juliet ou de Bergerac où son fils et sa belle-fille ont acheté une maison faut voir comme c'est là-dedans si bien qu'intimidée par tous ces excès, elle préfère dormir dans son Combi, voilà, alors pour tout ce dont le progrès nous prive, l'âge nous sèvre, pour tout celà, au moins encore un peu d'Albin, juste un siècle, avec de la lumière, d'un Albin qui aime assez les mots pour nous les donner à nous en étonner, du haut de son septième douillet, je l'avais oublié celui-là, l'ayant imaginé depuis dans cette grande maison entourée de ce grand jardin même pas entretenu - pourraient faire un effort les Albin, moi j'ai toutes les mauvaises herbes qui pourrissent mon gazon - au fond duquel s'ouvre - c'est une façon de parler - encore - vu l'état - la porte des toilettes, de ces portes pleines avec un seul petit coeur pour toute fenêtre.

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