mercredi 21 mai 2014

9. un mot pour le même



Madame Marcel tout attendrie à le regarder mordiller sa langue d'enfant et s'échiner transpirer en baver là sur trois bavures ici poncer vingt-trois gaffes aux trente-six coins recoins du meuble récemment chiné dans la nouvelle brocante à deux pas de la boulangerie et laqué par ses soins laque qu'il rectifiait pas plus tard que d'un beau vermillon sur laquelle cent fois le lendemain il se remettrait à l'ouvrage Madame Marcel lui dit ah les agaces ! et devant son air étonné peine à comment lui dire lui expliquer comment pourrait-elle c'est comme qui dirait quand les choses ne vont pas les choses ne se font pas aussi bien qu'on voilà mécontentement et les refaire plutôt les corriger toutes petites choses on ne voit qu'elles et à cause d'elles tout de travers chez elle on les appelle on dira les agaces en patois de chez elle, ah je vois, fait Albin, vous voulez parler d'un détail, une virgule, un mot pas tout à fait pas vraiment à sa place qui certes, oui, qui presque, qui seulement presque, c'est à dire pas du tout, approximatif et donc inexact, tout compte fait impropre à la situation, le bon mot est ailleurs et en même temps tout près, là, sur le bout d'une langue qu'on mordille pour le coincer entre les dents et puis rien, macache, alors on s'énerve, plus ou moins on s'énerve, je vois parfaitement, Madame Marcel, enfin, on s'énerve, on s'énerve si on veut, s'énerver ne rend pas, voyons, comment pourrais-je, s'échauffer, s'exciter, eh non, le mot m'échappe mais je vois bien, je vois très bien ce que vous voulez dire, je vois exactement, fait Albin et s'éloigne à petits pas pressés, petits pas contrariés. Vers le bureau. Contrariés ne rend pas. Sans siffloter.

1 commentaire:

  1. les agaces je les ai là Madame Marcel et si ça n'était pas pour lui, juré que vous ne m'y reprendriez pas avec vos google et compagnie, me voilà donc à peine six heures du matin je précise et que je me mets à composer mon billet des lignes et des lignes vous pensez depuis le temps que l'irrégulier donnait dans le fantomatique dans le j'ai disparu devinez où je suis depuis tout ce temps j'avais oublié alors me voilà à la fin après je vous le répète tellement les agaces je les ai encore là et me voilà à appuyer sur aperçu et puis là tout devient blanc disparu le texte, disparu tout ce que j'avais écrit et dans la foulée ça me semblait bien tandis que maintenant toujours les agaces on cherche ce qu'on a perdu l'inspiration pourquoi ça vient pas et pourquoi des fois ça coule de source, Albin je me disais il doit être à la préparation de sa rentrée littéraire vu que j'avais vu la Nothomb dans le Figaro disant qu'elle était avancée la rentrée littéraire c'est sûr qu'à force d'écrire de la merde ça finit par couler tout seul mais mon Albin, je me disais, il doit peiner, saison I, 100 épisodes logiquement je m'étais dit saison II, 200 épisodes je vous parle ni de la troisième ni de la quatrième donc pas d'inquiétude, Albin à son meisterstück, laissons mijoter et à moi venir l'inspiration, ça y est, ça me revient, je lui disais à Albin moi l'inspiration je ne la cherche plus elle vient ou elle vient pas comme tout ce que je perds je le retrouve ou le retrouve pas des fois c'est pas grave un tournevis le voisin en a plein le mur de son garage "vous n'avez qu'à choisir" sans parler de son kärcher "si ça peut vous dépanner pour laver vos dalles" pas tombé dans l'oreille d'un sourd de laver ses dalles "déjà que tu fais jamais ton ménage" me dit-on ici faudrait qu'en plus je lave dehors moi qui savais même pas qu'on lavait des dalles avec un kärcher surtout qu'on n'a pas de dalles, croyais juste qu'un kärcher c'était un appareil pour laver en banlieue et vu qu'ici c'est à peine un village soit l'inspiration y'a qu'à siffloter en attendant de la retrouver pas comme le tournevis ou pire la lettre de Mariane celle qu'elle m'avait écrite avant de partir aux Marquises un voyage avec son chéri me dit qu'elle va en avoir des choses à me raconter quoique ces machins là moi ça m'intéresse même pas mais des fois la petite anecdote sur Gauguin tout ça que l'épicière ce serait son arrière petite cousine bref Mariane je lui fais confiance elle saura trouver l'angle d'attaque celui qui éveillera ma curiosité bien embrumée par le marais d'ici, pensez les Marquises quand moi ce matin j'ai vu sur la rivière passer un arbre avec ses feuilles et tout et ses racines et la terre encore accrochée aux racines, Teki a fait comme si de rien mais moi, super un arbre qui s'en va aux Marquises, tu vois que l'inspiration ça finit toujours par revenir et Mariane aussi, faudra que je lui dise mais je sais pas encore comment qu'en plus d'un tournevis, c'est sa lettre que j'ai perdue.

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