mercredi 29 janvier 2014

8. gribouillis d'albin



Lui la copie gros-grain, gauche, approximative, double indigent de la silhouette sans visage, anonyme aux mille faces, souple elle s’efface et hop, réapparaît, lui le duplicata lointain d’elle si proche, minuscule, juste un point et la voilà ronde, et puis longiligne, elle sans gras, macache les sentiments, les adverbes, elle sobriété lui la copie balourde, lui le double pataud elle féline, elle qui surprend, ici pleine, là légère et même davantage, faute de mieux on dira déliée, lui le duplicata bavard de ses silences à elle, lui le double lourdaud elle qui danse, lui le flou elle cernée à la serpe, précision mécanique pour elle quand lui ressasse, quand il bafouille bégaie s'empêtre, Albin, reflet cul-de-plomb d'une ombre qui n'en fait qu'à sa tête, lui file le train, le précède, lui colle et l'abandonne, le rejoint, déjà loin, il a beau s'accrocher pas moyen de la suivre, l'ombre vagabonde, un coup la rue, zou sur le trottoir, du trottoir vers le toit, monte-en-l'air pour des prunes, sans chichi du toit au pavé, du pavé en douce dans le caniveau et du caniveau propulsée va savoir pourquoi tout en haut de l'affiche, imprévisible, hors de portée, l'ombre gracile, glissée du mur sur la page blanche, après qui sait. 

1 commentaire:

  1. Les coïncidences faut y croire et quel meilleur endroit justement que ces arbres qui prolongent la terrasse de la collégiale du château de Thouars du département Deux-Sèvres, j'ai remarqué en lisant de vieilles cartes postales retrouvées ici dans la volumineuse correspondance que la maison nous a laissée ou plus exactement ses anciens propriétaires qu'on remplaçait volontiers "deux" par "2" ce je ne sais pas pourquoi à une époque où je croyais la rigueur plus de mise mais point et des fautes, pas sur celles retrouvées à la maison mais d'autres au hasard, parfois chez des collectionneurs, bourrées de fautes de grammaire d'orthographe comme si la méthode globale avait déjà avant la seconde guerre mondiale, déjà sévi, comme un pied-de-nez aussi à ceux, les vieux, qui déplorent l'usage du français, ce qu'il devient, comme il se rabougrit même des fois quand je regarde je ne sais plus quelle émission sur canal, j'ai l'impression de ne plus rien comprendre que sans doute à l'allemand, au javanais, mon oreille serait plus réceptive, voilà encore de quelle manière j'ai quitté, je me suis éloigné de mes arbres que je regarde le matin, le soir dans l'obscurité, ces arbres comme je les aime, les préfère, élagués au plus près, sans branches, sans feuilles naturellement, l'arbre à l'état de structure, de squelette, de sculpture, et comme ses grosses tubercules à l'extrémité des branches comme prêtes à exploser, à laisser d'elles comme gicler les jeunes pousses que le printemps libérera et redonnera à l'arbre sa configuration banale d'un tronc surmonté d'une sphère verte mais pour le moment, rien encore, la vie comme en léthargie, en attente et le tronc simplement qui dans l'obscurité parvient à se distinguer de la nuit encore noire troublée par ses affreuses lanternes qui diffusent, diluent une lumière orange, orangée, que sais-je, une lumière qui fausse les clichés que j'ai voulu faire de ces arbres-structures rêvant de vert de vessie sur fond d'indigo augmenté de noir mais mon pauvre con de Sony, malgré ses mille programmes-formats-sensibilités, tu parles- incapable de rendre ce que mon oeil tout astygmate, presbyte et myope qu'il soit distingue, regarde chaque fois qu'il passe là, un oeil sur l'arbre, le premier, le deuxième, ils ne sont que trois et surtout Teki aussi qui certes lève la patte à chaque fois mais qui la vessie ne lui laissant plus aucune goutte et sa patte toujours levée contre le tronc, se demande ce que je fous à m'essayer, dans le froid, à capter ce qu'il faudrait qu'une feuille pourrait rendre si jamais je trouvais la couleur, l'endroit, les oppositions, ce souci de rien à préférer rester dans le froid -moi - pendant que lui -Teki - à rêver au canapé, la tête sur l'accoudoir à me regarder - n'empêche, ce souci me renvoie à cette discussion que j'avais d'un monsieur qui n'aimait pas Matisse et ce souvenir pas très précis dans la tête que j'avais des lettres du même, Matisse, quand il confiait à son ami Marquet, ce souci de la lumière, sa recherche, sa presque furtive exactitude, c'est certainement pas un de ces Sony qui le lui aurait offert? vais être à la bourre, salut et 1000 excuses.

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